Je pense que vous recherchez ce qui suit, de «Un traité de la nature humaine» de Hume (Livre 3, Partie I, Section i):
Mais pour rendre ces réflexions générales plus chères et plus convaincantes, nous pouvons les illustrer par quelques cas particuliers, dans lesquels ce caractère de bien ou de mal moral est le plus universellement reconnu. Parmi tous les crimes que les créatures humaines sont capables de commettre, le plus horrible et contre nature est l’ingratitude, en particulier lorsqu’il est commis contre des parents et qu’il apparaît dans les cas les plus flagrants de blessures et de mort. Ceci est reconnu par tous les hommes, les philosophes ainsi que le peuple; la question ne se pose que chez les philosophes, si la culpabilité ou la difformité morale de cette action est découverte par un raisonnement démonstratif, ou ressentie par un sens interne et par un sentiment quelconque, ce que la réflexion sur une telle action occasionne naturellement. Cette question sera bientôt tranchée contre l’opinion précédente, si nous pouvons montrer les mêmes relations dans d’autres objets, sans que la notion de culpabilité ou d’iniquité y assiste. La raison ou la science n’est rien d’autre que la comparaison des idées et la découverte de leurs relations; et si les mêmes relations ont des caractères différents, il faut évidemment que ces caractères ne soient pas simplement découverts par la raison. Par conséquent, pour mettre l’affaire dans cette épreuve, choisissons tout objet inanimé, comme un chêne ou un orme; et supposons que par la chute de sa graine, il produise un jeune arbre en dessous de lui, qui jaillit peu à peu, finit par envahir et détruire l’arbre parent: je demande, dans ce cas, si l’on manque de relation, ce qui est découvrable dans le parricide ou l’ingratitude? L’un des arbres n’est-il pas la cause de l’existence de l’autre? et les derniers la cause de la destruction des premiers, de la même manière que lorsqu’un enfant tue son parent? Il ne suffit pas de répondre qu’un choix ou une volonté fait défaut. Car dans le cas du parricide, un testament ne crée pas de relations différentes, mais n’est que la cause dont découle l’action; et par conséquent produit les mêmes relations, que dans le chêne ou l’orme découlent de quelques autres principes. C’est une volonté ou un choix qui détermine qu’un homme tue son parent; et ce sont les lois de la matière et du mouvement qui déterminent un jeune arbre qui doit détruire le chêne dont il est issu. Ici, les mêmes relations ont des causes différentes; mais les relations sont toujours les mêmes: et comme leur découverte ne comporte pas dans les deux cas de notion d’immoralité, il s’ensuit que cette notion ne découle pas d’une telle découverte.
Et, en parlant d’ingratitude, vous êtes les bienvenus.
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